Wednesday, September 16, 2009

"Beyrouth, nid d'espions"

Dans une ville de Beyrouth détruite par les bombes (ici en juillet 2006), toutes les communautés ont fourni des agents à Israël, petites mains chargées de glaner des informations, préparer des dossiers d'objectif ou suivre l'adversaire.

Le Figaro, here


.... Dans cette guerre de l'ombre, les services de renseignements israéliens ont subi, cette année au Liban, l'un des plus importants revers de leur histoire. Comme il se doit, ils n'ont pas commenté le démantèlement de leur plus grand réseau d'espionnage dans un pays arabe. Les chiffres sont pourtant sans précédents. Plus de soixante-dix Libanais ont été inculpés d'espionnage au profit d'Israël ces derniers mois. Une quarantaine de suspects ont été placés en détention. Une trentaine d'autres agents supposés sont toujours recherchés par les autorités libanaises. Certains ont réussi à fuir, prenant l'avion vers une destination inconnue, ou ont franchi la frontière entre les deux pays, toujours techniquement en guerre depuis 1949. D'autres ont cessé leurs activités.

À la différence des maîtres espions des romans, les membres de ces réseaux appartiennent à l'univers moins glamour du renseignement de terrain. Celui des petites mains, des cellules anonymes chargées de glaner des informations fragmentaires, de préparer des dossiers d'objectif ou de suivre les mouvements quotidiens de l'adversaire. Parmi ces agents, certains dormants depuis des années, toutes les communautés libanaises sont représentées : chrétiens, sunnites, chiites, originaires du Sud-Liban, de la Bekaa ou de Beyrouth......

«Une chose est sûre, c'est un beau coup de filet, commente une source diplomatique occidentale à Beyrouth. Il est possible que, depuis leur semi-échec pendant la guerre de 2006, où ils s'étaient appuyés sur leurs renseignements aériens et technologiques, les Israéliens aient un peu trop demandé à leurs réseaux, leur faisant prendre plus de risques pour reconstituer leurs listes de cibles.»

Comme dans toutes ces affaires, l'écheveau est difficile à démêler. Particulièrement au Liban, où le Hezbollah, État dans l'État, entretient ses propres services de contre-espionnage, collaborant parfois avec les agences de l'État encore remplies d'agents et d'officiers pro-syriens, mais dirigés, depuis le retrait de Damas, par des sunnites fidèles à Rafic Hariri, notamment les Forces de sécurité intérieure.....

Ces affaires ne sont que le préliminaire du vaste coup de filet qui va suivre, celui qui implique les services libanais..."

1 comment:

Anonymous said...

For the French-deprived:

"In this shadow war, the Israeli intelligence services have suffered this year in Lebanon, one of the biggest setbacks in their history. As it is, they have not commented on the dismantling of their greatest spy network in an Arab country. The numbers are unprecedented, however. More than seventy Lebanese have been charged with spying for Israel in recent months. Forty suspects were detained. Thirty other officials are still supposedly wanted by Lebanese authorities. Some managed to flee, taking the plane to an unknown destination, or have crossed the border between the two countries still technically at war since 1949. Others have ceased their activities.
Unlike the masters of spy novels, the members of these networks belong to the less glamorous world of the intelligence field. The hands of small, anonymous cells responsible for gleaning information piecemeal, prepare target folders or follow the daily movements of the enemy. Among these agents, some dormant for years, all the Lebanese communities are represented: Christians, Sunnis, Shiites from southern Lebanon, the Bekaa and Beirut ......

"One thing is sure, it's a nice haul, says one Western diplomatic source in Beirut. It is possible that, since their semi-failure during the 2006 war, which they had relied on their information technology and air, the Israelis too have asked their networks, making them more likely to replenish their lists targets. "

As in all these cases, the skein is difficult to disentangle. Particularly in Lebanon, where Hezbollah state within a state, maintains its own services against espionage, sometimes collaborating with state agencies still filled with agents and pro-Syrian officers, but directed, since withdrawal of Damascus, by Sunnis loyal to Hariri, including the Internal Security Forces .....

These cases are only the preliminary broad crackdown that follows, which involves the services of Lebanon ... "


Translated by Monsieur Google.