Friday, March 9, 2012

Le Monde: 'French Intelligence (DCRI) & Syrian Mukhabarat cooperate to 'exfiltrate' trapped journos!'

"...Toujours selon cette source, à Damas, cette opération a été montée à l'initiative de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en coopération avec les services de renseignements syriens, avec qui l'ancienne DST entretient de bonnes relations de longue date.
L'opération a été validée, à Paris, lors d'une "réunion tactique" après laquelle l'Elysée a donné son feu vert. Le ministère des affaires étrangères et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), qui dépend du ministère de la défense, ont été tenus informés. L'ambassadeur de France, en Syrie, Eric Chevallier, a rendu compte à sa hiérarchie sans être directement associé à cette tentative d'évacuation.
Le plan consistait à envoyer des ambulances du Croissant-Rouge arabe syrien récupérer les deux Français, voire d'autres Occidentaux pris au piège dans la ville encerclée par l'armée syrienne. Les Français ont obtenu, à deux reprises, "la suspension provisoire", selon une source diplomatique, des bombardements sur la zone où étaient réfugiés les journalistes.
Les termes de l'accord entre les services syriens et français stipulaient que des agents de la DCRI pourraient se rendre à Homs pour assurer la protection des personnes secourues. Ils avaient également l'assurance qu'ils pourraient les rapatrier jusqu'à l'aéroport à Damas, où un avion les attendait pour quitter le pays. Ils avaient enfin obtenu la garantie qu'aucune des personnes évacuées ne serait inquiétée en dépit de leur séjour illégal sur le territoire.
Néanmoins, si des agents de la DCRI étaient "aux côtés", selon l'expression de cette même source, des ambulances du Croissant-Rouge lors de leur mission de sauvetage, les Français n'ont pas eu d'accès direct à Edith Bouvier et William Daniels. Les services syriens ont en effet souhaité conserver la maîtrise rapprochée de l'opération. Des agents français seraient donc restés au niveau d'un barrage de l'armée, à l'entrée du quartier assiégé. Cette exfiltration n'a jamais pu se faire et les journalistes ont fini par sortir clandestinement vers le Liban, ...
Joint par Le Monde, mercredi 7 mars, l'ambassadeur Eric Chevallier, en transit à Beyrouth après la fermeture de l'ambassade de France, s'est refusé à tout commentaire. La DGSE et la DCRI n'ont pas souhaité fournir de détails sur cette opération, sans pour autant démentir son existence. Enfin, le Quai d'Orsay, interrogé mercredi sur cette mission des services français, a assuré que, "tout au long de cette crise, les autorités françaises se sont efforcées de s'appuyer sur le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien, avec l'objectif de faire sortir nos compatriotes de Baba Amro dans les meilleures conditions de sécurité, en liaison avec les autorités syriennes". Le Quai d'Orsay confirme que "ce scénario n'a pu se réaliser, pour différentes raisons, en particulier l'absence de confiance entre les parties concernées et la poursuite des tirs".

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