Thursday, February 23, 2012

Chirac-Hariri: "corruption & shady political deals"

'Le deal s’est fait sous Chirac. Le marchand d’armes Ziad Takieddine a bien été payé d’une partie des commissions qu’il réclamait sur la vente des frégates à l’Arabie saoudite, au cœur de l’enquête des juges Van Ruymbeke et Le Loire. Ces paiements, promis en 1994 par le gouvernement Balladur mais bloqués sur instruction du président de la République fin 1996, auraient été partiellement effectués, entre 1997 et 1998, grâce à l’intervention du premier ministre libanais Rafic Hariri auprès de Jacques Chirac, d’après plusieurs documents et témoignages recueillis par Mediapart.
Selon un décompte effectué devant les juges, M. Takieddine a lui-même admis avoir conservé un montant de 70 millions de dollars sur une somme totale de 130 millions, qui a transité par une institution financière de M. Hariri, la Banque de la Méditerranée. M. Hariri se serait ainsi substitué à l’office d’armement Sofresa pour régler secrètement son dû à l’intermédiaire des balladuriens. Les contrats liant la Sofresa et les sociétés de M. Takieddine et ses associés ayant été simultanément détruits dans les sous-sols d’une banque suisse, le 10 mars 1997.
MM. Hariri et Chirac© Reuters
Le marchand d’armes, aujourd’hui mis en examen pour «complicité et recel d’abus de biens sociaux», a maintenu le contact avec Rafic Hariri jusqu’à sa mort en 2005. Il avait d’ailleurs invité le premier ministre libanais chez lui, à l’occasion de la visite de Jean-François Copé à Beyrouth, en octobre 2003.
Alors que Ziad Takieddine a pointé du doigt, la semaine dernière, l’existence d’un «système bis» piloté par l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, proche de Dominique de Villepin – une accusation démentie par l’intéressé et qui ne s’appuie pas sur des éléments inédits -, l’existence de paiements reçus par M.Takieddine sous Chirac laisse désormais entrevoir la possibilité d’un deal conclu entre ex-balladuriens et chiraquiens au sujet des commissions des frégates saoudiennes.
Ce scénario prend à contre-pied Dominique de Villepin, secrétaire général de l’Elysée à l’époque des faits, et l’ancien ministre de la défense Charles Millon qui avaient tous les deux affirmé avoir purement et simplement écarté les intermédiaires à cause des soupçons de corruption relevés par les services secrets français.
Dans un courrier inédit transmis aux juges (ci-dessous), Ziad Takieddine demande au premier ministre libanais, Rafic Hariri, d’intervenir auprès de son «ami» Jacques Chirac afin que soit réglé le contentieux naissant entre l’office d’armement Sofresa, dépendant de l’Etat, et les intermédiaires choisis par le gouvernement Balladur pour la vente des frégates à l’Arabie Saoudite dans le cadre du contrat Sawari 2.'

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