Les télégrammes diplomatiques envoyés par l’ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, suscitent de nombreuses critiques au Quai d’Orsay, qui réunit ce vendredi ses représentants au Moyen-Orient pour discuter du « printemps arabe ». « Il est complètement basharisé », affirme un diplomate, qui lui reproche de relayer la thèse officielle syrienne sur la contestation, sans précédent, qui menace le pouvoir de Bashar al-Assad. « Eric Chevallier explique qu’il faut donner du temps au président syrien, et qu’il ne faut pas exclure que des mains étrangères soient derrière les manifestations », .... Un autre grief est adressé à Eric Chevallier, ancien porte-parole du Quai d'Orsay et proche de Bernard Kouchner. L’ambassadeur a invité à déjeuner à la résidence de France, Rami Makhlouf, le cousin de Bashar al-Assad, connu pour être « la pompe à finances » du régime baassiste, et dont le nom est régulièrement conspué par les manifestants. La gaffe date d’un an au moins.... Eric Chevallier se défend en répondant qu’il « refuse de se priver de voir quiconque ». En fait, c’est le président Bashar al-Assad, qui lors de sa présentation des lettres des créances à l’automne 2009, lui aurait soufflé d’ « élargir le cercle des gens que l’ambassadeur de France devrait recevoir ».
Le Quai d’Orsay est embarrassé. Il cherche à éviter la répétition de l’épisode tunisien, où la diplomatie française avait été sévèrement critiquée pour ne pas avoir su anticiper la chute de Ben Ali. La gêne est d’autant plus perceptible que les diplomates français à Paris connaissent bien la Syrie et son « double jeu » habituel dans de nombreuses affaires. A Damas, depuis un an ou deux, de nombreux Syriens, de leur côté, se plaignent de la politique française trop timorée – voire complaisante – à l’égard du régime de fer baassiste..."
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