Saturday, January 15, 2011

"STL indictments, Monday ..."

"..Le procureur canadien, Daniel Bellemare, remettra à un juge les conclusions de son enquête sur l'attentat au cours duquel l'ancien premier ministre du Liban, Rafic Hariri, avait été tué, avec 22 autres personnes, le 14 février 2005, au cœur de Beyrouth. Au cours des semaines suivantes, le juge Daniel Fransen étudiera les preuves remises par le procureur pour étayer ses accusations.
Au terme de cette procédure, qui pourrait durer six semaines à dix semaines, le juge validera, ou non, ces accusations. Si elles sont confirmées, elles seront ensuite transmises aux autorités des Etats où résident les accusés. Selon plusieurs sources au sein du bureau du procureur, les accusations viseraient des membres du Hezbollah.
Au cours des dernières années, de nombreuses révélations et rumeurs ont pointé le parti chiite. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui attribue cet attentat à Israël, a lui-même affirmé, dans de nombreux discours prononcés depuis mars 2010, que le procureur ciblait, à tord, des membres de son parti. En octobre, il affirmait que toute personne qui arrêterait l'un des membres de "la résistance" aurait "la main coupée".
Si après six années d'enquête, le procureur semble disposer de preuves concernant les exécutants présumés, la question clé de ces accusations est de savoir s'il dispose d'éléments concrets pour confondre les commanditaires ? "Si on estime que c'est le Hezbollah, on peut assumer qu'il n'aurait jamais fait cela sans l'aval de la Syrie, et éventuellement l'aide de l'Iran", expliquait au Monde un enquêteur en février 2010.
Dans un premier temps, la commission d'enquête, établie par l'ONU, visait clairement Damas. Et "comme des centaines d'autres témoins, le président Bachar Al-Assad a été entendu", révèle un ancien enquêteur. Mais les premiers pas de l'enquête ont été entachés de manipulations. Au cours des deux dernières années, les enquêteurs du procureur ont dû "reprendre des éléments bâclés lors des premières années", affirme-t-on au sein du parquet.
L'imminence des mises en accusations par le tribunal spécial est à l'origine de la crise qui secoue le Liban depuis l'été 2010. Les partis d'opposition, dont ceux du Hezbollah, tentent depuis plusieurs mois d'obtenir du premier ministre, Saad Hariri, qu'il prenne ses distances avec le tribunal, établi par les Nations unies au terme d'un accord passé avec le gouvernement en 2007, mais que le parlement avait refusé de ratifier.
Cette crise s'est soldée, le 12 janvier, par la démission de 11 ministres, faisant chuter le gouvernement de coalition conduit par le fils de Rafic Hariri, Saad, après l'échec d'une tentative de médiation syro-saoudienne. .."

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