"...Le général Aoun (chrétien) a réussi à imposer sa grille de lecture et certaines de ses revendications au sein de l’opposition. Finalement, grâce à l’accord de Doha – qui est un accord de capitulation des Forces du 14 Mars (le bloc dirigé par Saad Hariri) face au Hezbollah chiite –, les chrétiens sont revenus au gouvernement. Les chiites n’ont pas acquis un rôle majeur au sein de la politique institutionnelle, ce qui est normal puisque leurs méthodes d’influence ne passent pas par là. Le Hezbollah est sur une ligne constante depuis la fin de la guerre de 2006 : la revendication d’une capacité d’obstruction pour l’opposition (2). Une stratégie qui a permis au Courant patriotique libre (CPL), le parti de Michel Aoun, dans le cadre de son alliance avec le parti chiite, de récupérer son quota de ministres, dont il avait été privé après les élections législatives de 2005, au moment de la formation du gouvernement qui a suivi. Doha a été un vecteur de montée en puissance du CPL et, à travers lui, d’un certain type d’affirmation chrétienne.
La nouvelle loi électorale – prévue dans l’accord – permet par ailleurs sur le long terme de libérer les chrétiens du jeu d’alliance auquel ils étaient soumis précédemment. Cette législation était le résultat de la stratégie syrienne qui avait réduit l’influence des chrétiens par toute une série de mesures : découpage des zones chrétiennes et annexion à des zones en majorité musulmanes, ce qui avait contraint les chrétiens à négocier avec des acteurs musulmans pour être élu ou à faire alliance avec la Syrie. L’accord de Doha a balayé ce système. Les chrétiens sont aujourd’hui plus autonomes par rapport aux musulmans. On estime à 40-45 le nombre des députés pouvant être élu uniquement par un électorat chrétien. Ce qui, en revanche, risque d’amplifier la confessionnalisation du jeu politique libanais..."
La nouvelle loi électorale – prévue dans l’accord – permet par ailleurs sur le long terme de libérer les chrétiens du jeu d’alliance auquel ils étaient soumis précédemment. Cette législation était le résultat de la stratégie syrienne qui avait réduit l’influence des chrétiens par toute une série de mesures : découpage des zones chrétiennes et annexion à des zones en majorité musulmanes, ce qui avait contraint les chrétiens à négocier avec des acteurs musulmans pour être élu ou à faire alliance avec la Syrie. L’accord de Doha a balayé ce système. Les chrétiens sont aujourd’hui plus autonomes par rapport aux musulmans. On estime à 40-45 le nombre des députés pouvant être élu uniquement par un électorat chrétien. Ce qui, en revanche, risque d’amplifier la confessionnalisation du jeu politique libanais..."
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