LE MONDE 12.01.08 11h51 • Mis à jour le 12.01.08 14h03
'un des efforts diplomatiques les plus marquants de la présidence de Nicolas Sarkozy, à savoir son ouverture au régime syrien de Bachar Al-Assad afin de l'inciter à contribuer à un dénouement de la crise politique au Liban, s'est soldé par un échec. Le chef de l'Etat en a pris acte le 30 décembre 2007, en annonçant la rupture des contacts politiques avec Damas jusqu'à nouvel ordre.
Entre-temps, les relations entre Paris et Washington, où l'administration Bush considérait que les Français "s'avançaient trop" auprès des Syriens, ont connu, fin 2007, une phase de tensions discrètes, qui s'est résorbée avec le nouveau durcissement de ton de M. Sarkozy à l'égard de Damas.
La France, qui depuis des mois se trouvait en première ligne dans l'affaire libanaise, a récemment vu son rôle de principal médiateur supplanté par un autre acteur : la Ligue arabe...
Lancée début novembre 2007, lorsque M. Sarkozy avait mis ostensiblement fin à l'isolement diplomatique imposé à la Syrie par Jacques Chirac depuis 2005, la tentative de l'Elysée auprès du régime du président syrien Bachar Al-Assad semble ainsi avoir fait long feu.
Les détails de cet effort, tels qu'ils sont décrits par des sources diplomatiques concordantes, mettent en évidence plusieurs traits de l'action extérieure de Nicolas Sarkozy et de son équipe : un recours intensif aux contacts noués avec les services secrets étrangers quand M. Sarkozy était ministre de l'intérieur (2002-2004 et 2005-2007), une propension au passage en force, un goût du secret et de l'action en solo, au détriment parfois de la cohésion du message français. S'y ajoute une tendance à croire que les complexités d'un dossier, les lourdeurs du passé et du rapport de force politique peuvent être balayées par un simple sursaut de dynamisme présidentiel.
Sur le dossier libanais, Nicolas Sarkozy a voulu tout accélérer en faisant entrer en jeu son homme de confiance, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. Le 4 novembre 2007, ce dernier s'est rendu à Damas pour parler à Bachar Al-Assad, en compagnie du conseiller diplomatique de M. Sarkozy, Jean-David Levitte.
Jusque-là, le dossier libanais avait été géré par le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, épaulé par un spécialiste reconnu du Moyen-Orient, le diplomate Jean-Claude Cousseran. Tous deux avaient conçu une stratégie d'ensemble s'adressant aux forces politiques libanaises et aux pays de la région, faite d'une patiente recherche de compromis.
Habitué des réseaux policiers et du monde du renseignement, Claude Guéant a pour sa part cherché à tirer profit des relations nouées avec les services syriens dans "l'antiterrorisme" - notamment avec le chef du renseignement militaire Assaf Shawkat, qui se trouve être le beau-frère de Bachar Al-Assad. M. Guéant se serait aussi appuyé sur des intermédiaires syro-libanais du monde des affaires.
Le Qatar, où le président français se rend la semaine prochaine en visite d'Etat dans la cadre de sa tournée dans le Golfe, a aussi joué un rôle. L'émirat, en très bons termes avec Damas, a beaucoup courtisé M. Sarkozy (contrat avec Airbus, "médiation" dans l'affaire des infirmières bulgares en Libye) dans l'espoir qu'il noue des contacts au plus haut niveau avec la Syrie.
Claude Guéant a poussé assez loin ses échanges avec Damas, multipliant les appels téléphoniques. Il semble être entré avec les Syriens dans une discussion détaillée sur la composition d'un nouveau gouvernement libanais. Mais à Beyrouth, au fil des semaines, aucun accord politique ne prenait réellement forme.
Même quand Nicolas Sarkozy a franchi une nouvelle étape en téléphonant lui-même à Bachar Al-Assad, aucune contrepartie syrienne ne s'est profilée. Au Liban, il semblait qu'à chaque fois qu'une formule était suggérée pour sortir de l'impasse sur l'élection présidentielle, une nouvelle cause de blocage surgissait.
Bernard Kouchner, tout en se dépensant en négociations marathon à Beyrouth, bouillonnait d'agacement contre l'Elysée, qui ne le mettait pas toujours dans la confidence.
A Washington, l'administration Bush s'est aussi énervée. Elle avait déjà eu des doutes sur la visite de MM. Guéant et Levitte à Damas, mais elle patientait, et préparait la réunion d'Annapolis, dans le Maryland (27 novembre 2007), sur le processus de paix au Proche-Orient, à laquelle avait été conviée la Syrie. Mi-décembre, à l'occasion d'une réunion à Paris sur le Liban, les Américains laissent éclater leur colère.
La secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, et le conseiller pour la sécurité nationale, Steven Hadley, demandent que les contacts cessent avec Damas, qui selon eux berne ses interlocuteurs. Jean-David Levitte, diplomate habile, s'emploie à les rassurer. Puis, le 30 décembre, alors qu'il est en visite en Egypte, M. Sarkozy annonce publiquement ce qu'il a dit déjà en privé aux Américains : la fin de la partie a sonné avec Bachar Al-Assad.
La Syrie a-t-elle jamais eu l'intention d'éviter un vide institutionnel au Liban qui pourrait lui profiter ? L'Elysée a-t-il péché par naïveté ? Par précipitation ? La polarisation au Liban, qui met en jeu l'affrontement plus large au Moyen-Orient entre les Etats-Unis et l'Iran, pouvait-elle être dépassée par le simple fait de parler à Damas ? La Syrie a prétendu qu'un document avait été élaboré avec M. Guéant sur un scénario politique au Liban, ce que Paris ne confirme pas. Le 2 janvier, le ministre syrien des affaires étrangères, Walid Mouallem, a accusé la France de n'avoir pas su tenir sa part du marché en pesant sur la majorité parlementaire libanaise.
Peu après Noël, M. Guéant avait tenté un "coup" : faire venir à Paris, dans les 48 heures qui suivaient, trois protagonistes libanais de premier plan, le sunnite Saad Hariri (chef de file de la majorité parlementaire), et deux figures de l'opposition, le chiite Nabih Berri (président du Parlement) et le chrétien Michel Aoun - auquel Damas s'intéresserait de près pour la présidentielle. Mais le carrousel politique libanais a échappé à l'Elysée, et l'invitation fut déclinée. (SEE THE ROLE OF ELLIOTT ABRAMS!!)
1 comment:
le poisson de babel dit
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. Lebanon: lower parts of the unfruitful attempt of the Elysium to join again the contacts with Damas . THE WORLD 12.01.08 11H51? Updated the 12.01.08 14h03 ' one of the diplomatic efforts most outstanding of the presidency of Nicolas Sarkozy, namely her opening to the Syrian mode of Bachar Al-Assad in order to encourage it to contribute to a outcome of the political crisis in Lebanon, showed a failure. The Head of the State in took note on December 30, 2007, by announcing the rupture of the political contacts with Damas until new order. Meanwhile, relations between Paris and Washington, where the Bush administration considered that the French "advanced too much" near the Syrians, knew, at the end of 2007, a phase of discrete tensions, which reabsorbed with the new hardening of tone of Mr. Sarkozy with regard to Damas. France, which since months was in first line in the Lebanese business, recently saw its role of principal mediator supplanted by another actor: the Arab League... Impetus at the beginning of November 2007, when Mr. Sarkozy had put openly fine at the diplomatic insulation imposed on Syria by Jacques Chirac since 2005, the attempt of the Elysium near the mode of Syrian president Bachar Al-Assad thus seems to have made long fire. The details of this effort, such as they are described by concordant diplomatic sources, highlight several features of the action external of Nicolas Sarkozy and her team: an intensive recourse to the contacts tied with the foreign secret service when Mr. Sarkozy was a Minister of Interior Department (2002-2004 and 2005-2007), a propensity with the passage in force, a taste of the secrecy and action in solo, with the detriment sometimes of the cohesion of the French message. A tendency is added to it to believe that complexities of a file, heavinesses of last and report/ratio of political force can be swept by a simple start of presidential dynamism. On the Lebanese file, Nicolas Sarkozy wanted all to accelerate while making enter concerned his right-hand man, the secretary-general of the Elysium, Claude Guéant. November 4, 2007, this last went to Damas to speak in Bachar Al-Assad, in company of the diplomatic adviser of Mr. Sarkozy, Jean-David Levitte. Up to that point, the Lebanese file had been managed by the Foreign Minister, Bernard Kouchner, had been shouldered by a specialist recognized in the Middle East, the diplomat Jean-Claude Cousseran. Both had conceived an overall strategy addressing itself to the Lebanese political forces and the countries of the area, made of a patient search for compromise. Accustomed police networks and world of the information, Claude Guéant for its part sought to benefit from the relations tied with the Syrian services in "the antiterrorism" - in particular with the chief of the military information Assaf Shawkat, which is being the brother-in-law of Bachar Al-Assad. Mr. Guéant would have been also pressed on intermediaries syro-Lebanese of the business world. Qatar, where the French president goes the next week in visit of State within the framework of his round in the Gulf, also played a part. The emirate, in very good terms with Damas, courted much Mr. Sarkozy (contract with Airbus, "mediation" in the business of the Bulgarian nurses in Libya) in the hope which it ties of the contacts on the most level with Syria. Claude Guéant pushed enough far his exchanges with Damas, multiplying the phone calls. He seems to have entered with the Syrians a discussion detailed on the composition of a new Lebanese government. But in Beirut, with the wire of the weeks, no political agreement took really form. Even when Nicolas Sarkozy reached a new stage by telephoning itself in Bachar Al-Assad, no Syrian counterpart is shaped. In Lebanon, it seemed that each time that a formula was suggested to leave the dead end on the presidential election, a new cause of blocking emerged. Bernard Kouchner, while being spent in negotiations marathon in Beirut, bubbled of irritation against the Elysium, which always did not put it in the confidence. In Washington, the Bush administration was also irritated. It had already had doubts about the visit of MISTERS Guéant and Levitte in Damas, but it had patience, and prepared the meeting of Annapolis, in Maryland (November 27, 2007), on the process of peace in the Middle East, to which Syria had been invited. Mid-December, at the time of a meeting in Paris on Lebanon, the Americans let burst their anger. The Secretary of State, Condoleezza Rice, and the adviser for national safety, Steven Hadley, ask that the contacts cease with Damas, which according to them Bern its interlocutors. Jean-David Levitte, skilful diplomat, get busy to reassure them. Then, December 30, whereas it is in visit in Egypt, Mr. Sarkozy publicly announces what it already said in deprived to the Americans: the end of the part sounded with Bachar Al-Assad. Did Syria ever intend to avoid an institutional vacuum in Lebanon which could profit to him? Did the Elysium sin by naivety? By precipitation? Could polarization in Lebanon, which brings into play the broader confrontation at the Middle East between the United States and Iran, be exceeded by the simple fact of speaking in Damas? Syria claimed that a document had been elaborate with Mr. Guéant on a political scenario in Lebanon, which Paris does not confirm. January 2, the Syrian Minister for the Foreign Affairs, Walid Mouallem, showed France not to have known to hold its share of the market while weighing on the Lebanese parliamentary majority. Little after Christmas, Mr. Guéant had tried a "blow": to make come to Paris, in the 48 hours which followed, three protagonists Lebanese of foreground, the sunnite Saad Hariri (leader of the parliamentary majority), and two figures of the opposition, the Shiite Nabih Berri (president of the Parliament) and the Christian Michel Aoun - in which Damas would be interested closely for the presidential one. But the Lebanese political carrousel has escaped in the Elysium, and the invitation was declined. (SEE THE ROLE OF ELLIOTT ABRAMS!!)
WILL
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