LE MONDE 26.10.07 10h56 • Mis à jour le 26.10.07 11h54
es enquêteurs de la police judiciaire parisienne, saisis d'une demande de la juge d'instruction Xavière Simeoni, ont effectué mercredi 24 octobre une perquisition au centre des archives contemporaines de Fontainebleau, où la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) stocke ses documents. Ils s'intéressaient plus précisément, dans le cadre de l'affaire Euralair, compagnie aérienne tombée en faillite, aux archives liées aux campagnes présidentielles menées par Jacques Chirac.
L'ancien président de la République et sa femme sont suspectés, selon plusieurs témoignages recueillis dans le dossier judiciaire, d'avoir bénéficié de vols gratuits, ce qui pourrait constituer une infraction. Les enquêteurs cherchaient donc à vérifier si ces vols figuraient dans les comptes des campagnes de M. Chirac.
L'avocat de Jacques Chirac, Me Jean Veil, a assuré au Monde, vendredi 26 octobre, qu'il existe "dans les comptes de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995, les factures émises par Euralair relatives à des vols d'avions".
"Si ces factures figurent dans les comptes de campagne, a indiqué Me Veil, c'est donc qu'elles ont été réglées. Il est dommage que la juge d'instruction saisie du dossier ne nous les ait pas demandées par voie de réquisition, nous les lui aurions fait parvenir".
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris, le 20 septembre 2006. L'ancien PDG d'Euralair, Alexandre Couvelaire, présenté comme un proche de Jacques Chirac, a depuis été mis en examen pour plusieurs chefs, dont "abus de biens sociaux, banqueroute, publication de comptes sociaux inexacts, trafic d'influence actif et passif et recel".
La juge Simeoni a été saisie après trois années d'une enquête préliminaire lancée à la suite de la plainte d'un ancien salarié de la compagnie. Cette plainte vise notamment M. Couvelaire.
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris, le 20 septembre 2006. L'ancien PDG d'Euralair, Alexandre Couvelaire, présenté comme un proche de Jacques Chirac, a depuis été mis en examen pour plusieurs chefs, dont "abus de biens sociaux, banqueroute, publication de comptes sociaux inexacts, trafic d'influence actif et passif et recel".
La juge Simeoni a été saisie après trois années d'une enquête préliminaire lancée à la suite de la plainte d'un ancien salarié de la compagnie. Cette plainte vise notamment M. Couvelaire.
OMELETTE AUX CÈPES
Les policiers de la brigade financière se sont déjà rendus en Corrèze, sur les terres de Mme Chirac, en novembre 2005 (Le Monde du 25 novembre 2005). Ils avaient tenté de vérifier si MmeChirac avait bien bénéficié de voyages gratuits et si ces déplacements avaient un lien avec ses fonctions de conseillère générale.
Malgré les graves difficultés financières de sa compagnie, M. Couvelaire aurait permis à MmeChirac de bénéficier de six vols gratuits, de juin 1998 à avril 1999, pour une valeur totale de 41121 euros.
Selon un listing remis aux policiers en 2004, l'épouse du chef de l'Etat se serait, par exemple, rendue à Brive, le 8 juillet 1998, à bord d'un jet privé de la compagnie, pour assister à la confection de la plus grande omelette aux cèpes du monde.
Selon un listing remis aux policiers en 2004, l'épouse du chef de l'Etat se serait, par exemple, rendue à Brive, le 8 juillet 1998, à bord d'un jet privé de la compagnie, pour assister à la confection de la plus grande omelette aux cèpes du monde.
Lors de sa garde à vue, M. Couvelaire avait assuré que ces vols représentaient une pratique commerciale courante, et s'était refusé à livrer les noms des bénéficiaires.
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